Chroniques

De la perspective du temps
Par Chronos

Le dire des chroniques
Le temps d’un livre, d’un paysage, d’un film, d’une peinture, d’une promenade, de la visite d’un atelier, de fixer une idée qui tourne, le temps d’une courte prose. Le temps d’écrire et de décrire; comme une maladie chronique ou une chanson populaire, ça s’en va, ça revient, et parfois le clavier (AZERTY) s’accorde à la mesure…

“Un livre se faisant"
Chronique éditoriale

Dictionnaire de la Commune Bernard Noël
Après Blanqui, L’Enfermé de Gustave Geffroy et Les «Pétroleuses» d’Édith Thomas dont nous avons réalisé de nouvelles éditions, avec pour chacun d’eux une préface de Bernard Noël qui nous a confortés dans ces choix, l’accueil de son Dictionnaire de La Commune pour l’anniversaire des 150 ans de celle-ci allait de soi. Lire la suite

Quelque chose du Tennessee 8
Par Béatrice Machet

Lisa vit, travaille à Nashville, elle y milite aussi, voici le message qu’elle m’envoie aujourd’hui: «Quand j’étais enfant, l’ami noir que j’avais à l’école disait que son grand-père ne voulait jamais lever les persiennes dans la maison. Parce que personne ne devait savoir qu’il y avait des noirs dans cette maison à proximité d’un bloc de bâtiments habités par des blancs… Lire la suite

Né à Paris en 1978, Benjamin Taïeb vit maintenant à Nice. Avocat et passionné de littérature il demande son omission du Barreau de Paris pour se consacrer aux livres; écriture, édition, librairie… à l’issue de ces folles expériences il s’inscrit au Barreau de Nice et devient donc un repris de justice. C’est au cours de ce laps de temps passé entre les Barreaux (de Paris et de Nice) qu’il écrivit des chroniques judiciaires pour le «Patriote Côte d’Azur»; nous vous les proposons ici…
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Ciel déchiré, après la pluie de Michaël Glück

C’est peu de dire que le livre Michaël Glück trouble nos approches narratives, dérange nos habitudes de lecteurs, il nous «pique et mord», selon les mots de Kafka. Il nous laisse perplexe, tant il nous suggère plus qu’il n’exprime, tant il nous inquiète par les questions qu’il soulève, tant il nous porte à ouvrir piste de lecture sur piste de lecture. En quoi il importe selon moi, aujourd’hui. Lire la suite

 

Dimanche. Rues quasi désertes ; des familles qui rendent visite. Direction le square Brassens, dans le quinzième à Paris. Depuis une des Portes de Paris, entrée dans la ville. Mon chemin: Porte de St Cloud, avenue de Versailles, pont Mirabeau, rue de la Convention. Lire la suite

Quelque chose du Tennessee 1
Par Béatrice Machet

Ecoutez! Au loin quelques sirènes et plus près: le flap flap d’un drapeau étoilé cognant sur le mât planté… fondu enchaîné à partir d’une pelouse grande comme un parc entier de nos villes Françaises. Oiseaux et écureuils sautillent, à terre ou de branches en branches… magnolias sont les espèces les plus représentées, avec les chênes, quelques érables pour la touche rougeoyante dans le décor. Maintenant la vue s’approche d’immenses baies vitrées hautes comme trois étages de nos immeubles. Imaginez la caféteria au coeur du campus de l’université Vanderbilt, Nashville Tennessee… Lire la suite

À bas l’utile
Par Bernard Noël

Dans l’univers de la communication, tous les mots sont piégés à commencer par le mot  «communication» lui-même qui, il n’y a pas si longtemps, désignait la meilleure part de la relation entre les humains : il s’auréolait ainsi d’un caractère sacré alors qu’il nomme désormais un espace d’échange où comptent seulement la propagande et le commerce… Lire la suite

L’Urgente nécessité
Par Jean-Pierre Spilmont

En 1963 Hannah Arendt,   à l’issue  du procès de  Eichman , auquel elle a été admise en tant que journaliste, publie un  livre dont le titre lui-même peut sembler une provocation: Rapport sur la banalité du mal.  Au compte-rendu journalistique du procès, Hannah Arendt  joint ses propres analyses. Étudiant les réponses et le comportement d’Eichman, elle en déduit… Lire la suite

La Démangeaison
Par Jean-Luc Coudray

Il y a deux appréhensions possibles du sacré: le fini et l’infini. Le fini, ce sont les lieux clos, comme les églises, les temples, mais aussi l’intérieur d’une maison qui définit le sacré d’une vie privée, ou le corps humain dont l’intérieur, sacré, est défendu par la déclaration des droits de l’homme ou la douleur physique. L’infini, c’est la saisie du monde dans sa totalité, en tant qu’être universel. Mais, entre les deux, il y a l’indéfini. C’est le profane. La rue n’est ni finie, ni infinie. C’est un espace sans limite mais sans globalité. La publicité attaque le sacré dans ses deux dimensions… Lire la suite

Il y a poésie numérique lorsque la poésie rencontre l’informatique. Cette rencontre peut s’effectuer de plusieurs manières. D’abord, l’ordinateur peut aider à produire, ou à générer, du texte, si on le programme pour cela. On parle alors de littérature générative. Ensuite, l’ordinateur – ou plutôt l’écran – peut servir de support pour un poème qui spécifiquement conçu pour lui. Il pourra dès lors se faire interactif, notamment s’il est hypertextuel. D’un point de vue historique, celui que nous allons ici adopter, la poésie numérique a d’abord été générative, puis animée (et parfois hypertextuelle)… Lire la suite

Un peuple décervelé
Par René Pons

Le pire n’est pas, aujourd’hui, que des hommes politiques deviennent des renégats, qu’ils soient corrompus, vieille habitude, qu’ils osent, sans pudeur, à leur sortie de prison, se présenter devant des électeurs, non, le pire est que ces électeurs redonnent leur confiance à ces crapules qui les fascinent… Lire la suite

La Proximité de la mer de Jorge-Luis Borges
L’avait-on oublié ? C’est le premier mérite de cette anthologie de 99 poèmes, La proximité de la mer, choisis et traduits par Jacques Ancet, de nous rappeler le fait : Jorge-Luis Borges fut d’abord et avant tout poète. El hacedor, le poïetes, celui qui fait avec et dans la langue partager « cette imminence d’une révélation qui ne se produit pas », cela même qui définit le « fait esthétique » pour Borges et… Lire la suite

Quelque chose du Tennessee 2
Par Béatrice Machet

Le deuxième semestre universitaire, celui qui est appelé “de printemps", a commencé sous la neige. Je traverse le campus tout blanc sous de très TRÈS gros flocons. C’est bien la première fois que la comparaison faite avec des papillons qui volètent me paraît juste! Quand j’arrive à l’international Hall, mes cheveux ont vieilli de plusieurs décennies! Cela fait ouvrir la porte d’entrée comme par enchantement… Lire la suite

La Belle Lurette
Par Alain Guillard

J’allais dans Paris, par les petites rues autour Beaubourg. Certaines m’évoquaient toujours mon adolescence; ces heures où, déjà, je tournais en quête de je ne savais quoi déjà, mais qui passait par les livres. A un moment, je passai devant la Maison de la Poésie, rue Saint Martin. Sur un côté, une ruelle à gros pavés, dont les pavés luisaient de pluie sale, que je pris… Lire la suite

Quelque chose du Tennessee 3
Par Béatrice Machet

Comme tous les vendredis après-midi, à 13 heures, je vais retrouver Elsa devant la salle 102 du bâtiment appelé Buttrick sur le fronton duquel on peut lire: «The brain is wider than the sky». Elsa est une Italienne maître assistant dont le champ de recherches se porte sur Boccace. Nous devisons gaiement en partageant une salade… Lire la suite

Précis d’humiliation
Par Bernard Noël

Toujours, l’État s’innocente au nom du Bien public de la violence qu’il exerce. Et naturellement, il représente cette violence comme la garantie même de ce Bien, alors qu’elle n’est rien d’autre que la garantie de son pouvoir. Cette réalité demeure masquée d’ordinaire par l’obligation d’assurer la protection des personnes et des propriétés, c’est-à-dire leur sécurité… Lire la suite

Quelque chose du Tennessee 4
Par Béatrice Machet

Fin janvier, la soirée est belle mais fraîche, les jours allongent significativement et déjà les tenues courtes des joggueurs sont de sortie malgré la gelée blanche qui se dépose et luit sur les pelouses du campus. Le Sarrat cinema affiche un cycle de films Russes et ce soir est programmé Harvest Time, que je suis très curieuse de regarder… Lire la suite

Les Pubs animées
Par Jean-Luc Coudray

    J’ai vu, il y a quelques temps, surgir dans les rues de Bordeaux des panneaux publicitaires déroulants et lumineux, en grand et petit formats, inondant les artères principales, les places et les rues du quartier sauvegardé, reconnu pourtant patrimoine mondial par l’UNESCO. Ces objets animés, attirant par le mouvement et la lumière, augmentent d’un degré supplémentaire la manipulation mentale… Lire la suite

Les restes
Par Bernard Noël

Chaque jour davantage de chômeurs, davantage de faillites, davantage de misère : comment s’opposer à ce mouvement désastreux ? Une majorité a cru trouver le bon remède politique en portant au pouvoir un gouvernement socialiste, il y a un an. Les élections dites « démocratiques » furent en réalité médiatiques. Il ne pouvait en être autrement car le Président précédent avait fait de l’agitation médiatique un moyen de gouverner en trompant le plus grand nombre au profit du plus petit… Lire la suite

Quelque chose du Tennessee 5
Par Béatrice Machet

C’est parti pour une journée qui comptera 31 heures dont une grande partie dans les avions ou les aéroports. Nice au petit matin a le visage de l’ami qui nous conduit : chaleureux, souriant. Beau temps sur les côtes méditerranéennes, température estivale. Il vente sur l’Angleterre, 17 degrés celsius sur Londres où se détache distinctement les “Houses of parliament “, puis Heathrow : le vent balaie le tarmak avec vigueur… Lire la suite

Le Livre de l’oubli de Bernard Noël
Le livre de l’oubli dont on avait pu lire des fragments dans le N°981-982 de la revue Europe de Janvier/février 2011 vient de paraître aux éditions P.O.L. Cet ensemble de notes écrites en 1979 fait long feu d’une affirmation que l’on va répétant qui voudrait que la poésie soit fille de mémoire sans que jamais l’on ne s’interroge sur… Lire la suite

Quelque chose du Tennessee 6
Par Béatrice Machet

Nashville le 18 octobre 2012
D’abord il faut trouver au bout de West End avenue, la Montgomery Bell Academy, puis dénicher derrière le stade, le Lowry Hall qui s’avère être un bâtiment en travaux. L’inconvénient c’est de serpenter dans un corridor grillagé avec l’impression qu’au bout on sera soit lâché dans l’arène soit conduit aux abattoirs… Lire la suite

Michel Ragon
Par Alain Guillard

Michel Ragon est mort. Michel Ragon, si on le connaissait, c’était d’abord comme chroniqueur et critique d’art. J’étais en terminale, quand mon amie de l’époque, Anne M., me prêta un de ses livres qui était à son programme des Arts Appliqués. Je me rappelle la cour de lycée d’alors, ceinte des hauts bâtiments de cours, les quelques arbres ratiboisés… Lire la suite

Quelque chose du Tennessee 7
Par Béatrice Machet

Melissa
C’est son prénom. Nom de jeune-fille : Curdieff ; épouse Pexa.
Une jolie petite brune aux très longs cheveux raides et châtains, la peau hâlée, les yeux sont d’un bleu foncé, le regard est à la fois timide et attentif, il y a quelque chose de Joan Baez ou de Buffy Sainte-Mary dans cette jeune femme. On s’attend à ce qu’elle fredonne une protest song, qu’elle arrive avec une guitare en bandoulière… Lire la suite