Capharnaüm

aller dans Son sillage consistait à voyager dans le caniveau en découvrir la plénitude j’avançais vers toujours plus de corps
formes boxées déformées par la vie telle qu’on la traverse avec l’absence dite impure de la mémoire
des puits des plaies avaient marqué les peaux des plus démunis ils se déplaçaient en foule comme par solidarité d’épidermes greffés
que peuvent valoir les pores des clochards oscillant sous les portes des villes vraies ou fausses entrées
les remparts murs d’entrailles vénéneuses tentaient de se définir avec arrogance comme action sanitaire

j’avançais dans Son sillage ne comprenant pas pourtant le sens de ces branchies soudainement ouvertes offertes
face aux paniers posés j’acceptais le partage des eaux et la chair des figues craqua sous mes dents comme pépins de crépuscule

dans le pain brisé du matin son sourire bouleversait par sa retenue
sur la terrasse de la boulangerie-café convoquées comme mouches ces dizaines d’heures de prostitution accueillant en stock des hommes de naufrage violents violeurs acquittés par ces cadeaux livrés après coups
les hanches rendues flasques par les concessions faites de-ci de-là les seins qui flanchent sous les dentelles et c’est Marie-Madeleine qui avance le ventre chargé
de vagues lourdes d’ordures et de sentences séminales
une vie passée dans la courbe soumise

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