Extrait
Depuis les ”Oiseaux Mohicans”, de 1966, et pour chacune de ses livraisons, je me demande comment Daniel Biga s’y prend pour paraître aussi simple – sans fadeur – et être aussi vrai – sans niaiserie. Chez lui tout est limpide. Et tout ce qui coule de cette source-là m’est définitivement inattendu.
Le ”Carnet des Ref(o)uges” creuse ces mêmes paradoxes. En même temps, il lève des volées d’images de naissance et de mort. Dans l’entrelacement de fragments manuscrits, d’échos de textes plus anciens, de récits d’enfance, de dessins, de figures du tarot, prennent corps le texte des refuges et les espaces de la protection qui sont peut-être aussi ceux de ces origines dont nous nous savons orphelins. Texte des berceaux et berceau des textes surgissent entre la main créatrice et le souvenir de la blancheur des matins de plumes et d’œufs dans le scintillement pauvre de la poussière sous le soleil.
Voici ”Le Carnet des Ref(o)uges”, le don le plus humble et le plus précieux de tous : ce nid des murmures où se forment les grandes voix.
Raphaël Monticelli
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