Extrait
Les carpes vieillissent bien. On leur prête volontiers longévité, sérénité, silence, “ luxe, calme et volupté ”. On s’en nourrit les yeux, le ventre et quelque chose qui nous échappe qu’on appelle parfois le poème. Elles fréquentent des eaux douces, mais profondes, des mystères liquides et lumineux. Elles affectionnent les figures de ballets et affectent d’égrener des bulles. Écrire sur des écailles de carpe est un exercice de concision, d’humilité et de jubilation rêveuse. C’est retrouver la grammaire des origines, en essayant de lire le premier livre des miroirs.
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