Extrait
La ville se présente ici comme une forme vipérine, elle est menace permanente et pourtant lieu possible de réalisation et d’accomplissement. Un concierge y découvre subrepticement un cadavre. Porteur d’un texte de Dante Alighieri, ce mort va se révéler particulièrement perturbant, pour le personnage comme pour le récit. Car la poésie est contagieuse ; progressivement, elle contamine la narration.
La poésie est un mode d’expression, un mode de perception et, finalement, une façon de vivre. Le concierge, après avoir lu ce texte de la Vita Nuova, ne pourra plus mener son existence comme par le passé. Et l’histoire s’ouvrira, s’offrira, à la scansion des vers. La ville révèle dès lors ce que les discours officiels cachent.
Nice, car c’est bien d’elle qu’il s’agit, apparaît ici comme lieu de violences et d’exclusions. Le soleil et la mer sont éléments contradictoires : ils nous lient aux forces vitales, mais sont également exploités par de basses démarches de rentabilité. Que l’on cache donc les exclus, ceux qui dépassent par leur misère ou leur grandeur, leur amour.
Le poème de Dante, venu de la profondeur des siècles et de la mort, sera fécond. Par lui, les êtres accéderont aux montées solaires, aux triptyques baroques jusqu’à ce que par les ratures du corps soit dit l’émerveillement.
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