"Mon boucher voulait que je devienne boucher : j’en avais le physique ; mon père docteur et ma mère, politicien. Personne ne voulait que je sois poète. Moi non plus ! J’ai donc fait autre chose et surtout n’importe quoi, sauf des études et boucher.
Mais ça écrivait déjà en moi, alors que je ne savais ni lire ni écrire, et peut-être même avant.
Alors, j’ai laissé faire, et c’est venu, comme des fruits de saison, mais jamais du même arbre ou du même buisson, enfin pas tout à fait…
Ça écrivait quand je faisais l’amour, et même quand j’ai aimé – N’importe quand en somme.
Ça écrivait quand j’ai failli mourir, parfois par hasard et parfois pas. Ça écrit encore, bien que tout ça, avec l’âge, je peux le lire dans mes livres : ils ne sont pas autre chose. Juste les voix du souffle dans un souffle de voix.
Ça écrira quand je mourrai, mais ça je ne pourrai rien vous en dire, une fois mort, je serai le poème, car célébrer la vie est sa seule et pleine occupation et je n’aurai plus que ça à faire."
Werner célèbre donc la vie puisqu'il nous a quitté à la mi-octobre 2021, quelques jours avant le Marché de la poésie, déplacé cette année-là, dont il était l'un des acteurs assidu…
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Photo © Michel Durigneux
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