Extrait
La poésie est l’amie qui marche à côté de nous sur la route. Elle n’est pas un refuge où il fait bon pleurer sur notre sort. Elle n’est que l’écho de nos pas et de nos pensées. À quoi bon vouloir l’arrêter ? Elle passe, et ce qui était vrai hier ne l’est plus aujourd’hui.
Le temps ne l’intéresse pas. Elle me parle de demain, se fait murmure empli d’espoir, et puis soudain, sans crier gare, recrache le venin des jours anciens. Comment prévoir ? Elle est le rire puis la tempête. Elle déteste les mièvreries, les vaines lamentations. Ce qu’elle aime vraiment, c’est ce qui, dans la vie, est plein d’élan et de force, que ce soit sombre ou clair, petit ou grand, bien ou mal. Elle m’a appris à me méfier de la tiédeur, à aller voir ce qu’il y a au bout, tout au bord du vide.
Aussi loin que je me souvienne, elle s’est toujours trouvée là, même lorsque sa voix ne jugeait pas nécessaire de s’incarner par les mots.
Mais elle raconte tout cela beaucoup mieux que moi…
Fabrice Anfosso
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