Extrait
Ceux du lointain, sujets des poèmes de ce recueil, sont les migrants, les errants. L’auteur est allée à leur rencontre et témoigne par ce livre avec pour seul outil, la poésie. Au-delà de tout engagement factuel qui témoignerait de notre compréhension du quotidien, de son urgence, Patricia Cottron-Daubigné nous donne à entendre qu’il est un autre engagement qui étend la vie : celui contenu dans les mots qui terminent ce livre, nous écrirons… intégrant la question même de leur insuffisance, comme le souligne Alain Freixe : “Ici comme dans tous les cas où la vérité toujours menace de s’oublier, et quand le réel refait surface et insiste, il nous faudrait une langue capable de tout dire. Or, on sait bien qu’on ne le peut pas, qu’on ne l’a pas cette langue qui parlerait de l’âme à l’âme et dont rêva Rimbaud. C’est à partir de ce manque que l’on écrit – dans cet effort/cette tension – pour représenter l’irreprésentable, ce quelque chose qui dans le traumatique est illisible parce qu’il ne peut s’écrire."
Propos de l'auteur:
“Les Roms dans les villages, les dieux et les héros grecs et romains, les hommes bleus du désert, les hommes noirs de Tombouctou, tous depuis l'enfance traversent mon regard, ma pensée, occupent mes paysages. Maintenant, ils s’installent dans mes poèmes. Le recueil Ceux du lointain tisse des liens dans le temps, dans l’espace entre des princes d’exil, Enée le Troyen, Brika la Rom, Najah le Syrien et tous les migrants, d’où qu’ils viennent.
Ces poèmes nomades portent dans leur mouvement, dans leur rythme, dans la présence des corps et des lieux, dans la parole qu’ils donnent, dans la rage, la honte, et la précaution délicate. Ces poèmes portent l’exigence d’une évidence, qui a toujours besoin d’être répétée : l’Autre, l’étrange étranger est mon semblable, et l’hospitalité, l'humaine manière d’être un humain." Patricia Cottron-Daubigné
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