Extrait
Le temps du sel, le temps de la décantation, puis de la cristallisation. Deux vies. Deux vies entrelacées, liées par des destins semblables, chacune des partenaires revendiquant ses choix, les assumant en toute connaissance. Une grand-mère, une petite-fille. La seconde; la plus jeune voulant apporter à l’aïeule ce qui ne lui a pas été donné et qui lui était dû; ce qu’on lui a ôté: le sens même de sa vie.
Une prise en charge qui va jusqu’à la fusion des deux destins, une osmose peut-être provoquée par l’acte nécessaire accompli dans un désir de réhabilitation, de justification; l’effacement et l’oubli de toute blessure. D’une certaine façon, le cheminement même du peintre face à sa toile, qui dissèque son motif pour en saisir les éléments essentiels, puis réanime l’ensemble recomposé selon sa propre exigence.
Que veut cette femme? Aimer. Elle écrit pour cela. Pour voir clair. Autrement.
Elle se nomme Lisa, entre mer et étangs. Silex ouvert, elle fait le récit de sa libération. Pour pouvoir créer. Peindre. Se tenir dans la dignité. Dans le défi relevé de celle qui règne par son absence, la grand-mère, Angeline, celle du causse. Celle qui sut partir, royale de liberté.
Ce récit a, des salines, les cernes noirs et les feux étoilés. Le temps du sel est celui des mains ouvertes sur le plein ciel d’une vie à l’écoute d’elle-même, ouverte à ce qui vient. Tout ce qui vient.
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