Extrait
Après Avant la nuit (2003), Dans les ramas (2007), Vers les riveraines poursuit la marche entamée avec Comme des pas qui s’éloignent (1999).
Marche tâtonnante, les pas se touchant là où ils s’écartent, enjambées s’efforçant d’être attentives à ce qui vient au devant d’elles se découvrant, mot à mot. Où chemine l’écriture s’ouvrent les sentiers du temps : hier, aujourd’hui et demain s’y croisent, se perdent ici pour réapparaître plus loin. S’ouvrent les questions qui de l’homme sont le sol. Et le ciel.
Vers les riveraines est un livre dont la composition fait alterner textes en prose et textes en vers, donc des rythmes et des phrasés différents. Et tout cela pour que ça tienne : ponts, passerelles, passages.
Vers… l’idée est toujours celle d’un mouvement. Depuis Les Échappées réfractaires qui ouvrent l’ouvrage pour dire la résistance aux très hautes / fortes lumières, celles aveuglantes qui portent / trouent le monde vers ces Jours noirs qui le terminent sans le fermer, spirale de “parfum et musique”, couleur noire de l’inattendu et de “l’impossible vivant” (René Char).
Ainsi les “riveraines” sont-elles un des noms possibles pour ce qui en manque. Un des noms pour ces choses qui ne se donnent pas à voir et se voient pourtant. Lueurs à entendre dans le tremblé des rives. Ces riens où trouve à se réancrer le vécu et le temps à se déplier à nouveau.
Alain Freixe
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