Extrait
Ces pages reparcourent les rives de divers lacs : celui de Varèse, ceux de Côme, de Lugano et le lac Majeur. Fabio Scotto les traverse dans une émotion délicate, redécouvrant la valeur et la beauté de chaque être et de chaque chose, même infime (flaque, brochet blessé, oiseau trouvé mort sur la route…). S’y ajoute l’évocation poignante de présences et d’amours redonnant vie à une époque précise, les années 70, où les jeunes aimaient se réunir, faire de la musique, fondaient des radios libres et des journaux lycéens puis étudiants. Ils partageaient alors passions politiques et intellectuelles, dans une même quête d’idéal.
Quelle ressource qu’un lac, et pas seulement pour beaucoup des désirs de l’existence ordinaire – marcher dans sa lumière, nager, bâtir jardins ou maisons qu’on voudrait heureuses sur les pentes de son rivage, parmi les vignes – mais pour l’esprit. (…)
C’est au bord d’un lac, et Fabio Scotto le montre bien dans son beau livre, qu’il est facile d’aimer, d’une façon qui exalte et qui purifie, la jeune fille de la maison de là-bas, dans la brume légère au-dessus d’un détour de l’eau. Et si la surface de celle-ci est parfois très bleue, sa profondeur reste noire, d’où suit qu’une conscience de soi dès lors moins rêveuse, plus avertie, pourra reconnaître dans cet abîme le surcroît, qui est vérité, du réel sur ce langage nôtre où foisonne à jamais le leurre. On peut gagner en lucidité, en espérance, en capacité de déliement, en chance de sagesse, autrement dit en bonheur, à vivre à côté d’un lac. On peut en tout cas se poser les questions les plus essentielles de l’être au monde. (extraits de la préface d’Yves Bonnefoy).
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